Deuxièmes générations…et suivantes.

On est parfois surpris de constater que nos concitoyens, enfants d’immigrés nés en France et ayant donc acquis automatiquement la nationalité française, soient plus souvent haineux vis à vis du pays que nous partageons avec eux que leurs propres parents dont le sort était pourtant souvent moins enviable.
On constate assez souvent que les plus agressifs, les plus revendicatifs, sont non pas les travailleurs arrivés avant les années 80 ( dans des conditions d’accueil pourtant assez rudimentaires et qui sont restés confinés aux classes les plus défavorisées )  mais  leurs descendants, qui pourtant ont, dés leur plus jeune âge,  bénéficié du plus grand nombre d’aides en tout genre et à qui les acquis sociaux français ont été distribués de façon automatique comme à tous français.
Leur ressentiment et leur détestation de la France semble augmenter au fil des générations.

Les tentatives d’explications ne manquent pas, et on pourra nous dire par exemple que c’est d’avoir vu leurs propres parents vivre pauvrement  qui les a dégouté de la France,  qu’ils veulent venger leurs pères, dont le manque de combativité devant la pauvreté  leur fait un peu honte.
Pourquoi pas.
On pourra aussi dire que leur psychisme est traversé par la souffrance induite par le  traumatisme psychologique transgénérationnel de la colonisation qu’ont vécus leurs ancêtres (ne riez pas c’est authentique : voyez ICI ).
On pourra trouver des tas d’explications, et il y a en a certainement de multiples.

J’ai pour ma part une piste à fournir qui, si elle ne rend sans doute pas compte de la complexité du sujet me semble avoir le mérite de la simplicité : la pensée magique.

Il me semble que les immigrés qui sont arrivés dans les premières périodes ne s’attendaient pas à trouver ici autre chose que ce qu’ils étaient venus chercher : ils partaient de chez eux pour trouver du travail en sachant qu’il s’agirait de travaux d’ouvriers et qu’ils vivraient plus ou moins sur  des chantiers. Ils venaient chercher des petits salaires pour de petits boulots et si la vie était difficile, ma fois c’était malheureusement ainsi et il fallait faire avec.
S’ils pouvaient envier les souchiens dont la vie paraissait plus riche et plus facile, ils s’en prenaient essentiellement au destin qui les avait fait naître pauvres dans des pays pauvres et l’habitude musulmane d’être fataliste leur permettait d’accepter un sort que de toute façon ils n’avaient d’autre choix que d’accepter.

Lorsque le regroupement familial fût mis en place, que ces travailleurs décidèrent de rester et de faire « souche » en France, leurs ambitions changèrent du tout au tout.
Leurs enfants naitraient en France, ils seraient donc Français, et étiquetés de la sorte ils accéderaient naturellement, automatiquement à un nouveau destin.
Puisque les enfants français, vus par les yeux des travailleurs immigrés naissaient magiquement avec une cuiller dorée dans la bouche, leurs propres enfants, nés français auraient donc le même sort heureux.

C’est à mon avis ainsi qu’un certain nombre d’enfants d’immigrés, ont été élevés dans l’illusion que tout leur serait donné avec leur identité française et qu’aucun effort n’était nécessaire pour accéder à l’ascenseur social dont ils croyaient qu’il fonctionnait de façon quasi automatique, comme un engin de chantier ramassant régulièrement sa pelletée.

L’échec scolaire puis professionnel  d’un grand nombre d’enfants d’immigrés, nés français, les surprend autant qu’elle les insupporte et  ne peut s’expliquer à leurs yeux que par une intervention malveillante ayant empêché leur transformation automatique en « vrai occidental », c’est à dire en « riche ».
L’éloignement géographique actuel entre les travailleurs français défavorisés et ces enfants d’immigrés ne fait que renforcer actuellement cette illusion : ils ont l’impression d’être les seuls « pauvres », comme si la magie n’avait  pas fonctionné et que  sa dysfonction ne concernait qu’eux.
Ils se sentent donc victimes de l’équivalent du mauvais œil ( est ce pour cela qu’ils peuvent tuer pour un regard ?)

J’en veux donc essentiellement  à la gauche qui ne fait que les conforter dans cette croyance. Les sociologues en particulier, qui  passent leur temps à analyser les statistiques de réussite à l’école sans jamais y introduire l’élément « travail scolaire  » et à établir des corrélations en oubliant l’essentiel qui est que personne ne réussit sans effort…y compris les souchiens.
J’ai en tête l’exemple donné par une psy qui  considérait que son patient,  un jeune francomaghrébin qui souhaitait faire une carrière d’avocat et qu’on avait orienté vers un CAP était victime de la violence de l’institution scolaire. Ce jeune n’avait pas compris qu’il fallait autre chose qu’une simple carte d’identité française pour faire une belle carrière, et son interlocutrice ne faisait que lui confirmer qu’un obstacle avait été placé devant lui.

On remarquera qu’il se passe à peu près l’équivalent avec les ex colonies qui semblent nous haïr d’avantage encore qu’autrefois. Ils ont accédé à l’indépendance et croyaient sans doute qu’ils obtiendraient automatiquement un pays développé….leur misère actuelle  leur est donc plus insupportable qu’autrefois et ils se retournent vers nous en demandant  » mais que nous avez vous fait pour que l’on rate tout ! »

Tout un monde est passé de l’idée de « nous n’avons pas de chance » à celle qui consiste à dire  » nous avons échoué alors que nous aurions du réussir…. cherchons un coupable »
Il me semble que nous répondons de mieux en mieux à la définition de bouc-émissaire.


23 commentaires on “Deuxièmes générations…et suivantes.”

  1. Jazzman dit :

    Putain, Dixie, vous en avez sous l’Oréal (copyright Claire Brétécher).
    Vous m’avez aussi rappelé le récit de je-ne-sais-plus-qui enseignant dans une école médicale africaine et qui essayait de convaincre ses élèves d’étudier au moins un peu:
    – Ils me regardaient avec un demi-sourire qui voulait dire: tu crois qu’on ne sais pas que le pouvoir de guérir te vient du papier magique « Diplôme d’infirmier »…

    • dxdiag2 dit :

      Je ne sais pas ce que c’est que cet Oréal^^, mais je vous remercie quand même Jazzman. 😀
      j’ai en effet pensé à cet article en lisant une petite anecdote de ce genre et en me disant que ça avait peut-être traversé la méditerranée.

  2. vryko dit :

    Très bonne explication: Pour avoir discuté ds la vraie vie et sur le net avec des nenfants d’immmigrés haissant la France, tous m’ont dit « on m’a pas donné le choix d’être Français ou non ». On remerciera donc les gauchistes pour cette saloperie : Ne pas donner le choix, obliger à être Français et à considérer l’autre comme Français par idéologisme.

    Le résultat de cette imbécilité très peu éloignée de l’ancien colonialisme est à peine en train d’éclore.

    • dxdiag2 dit :

      Remarquez que pour une fois ils se plaignent de quelque chose qu’on pourrait facilement leur donner : le retrait de la carte d’identité française.

    • popeye dit :

      « ..Le résultat de cette imbécilité très peu éloignée de l’ancien colonialisme est à peine en train d’éclore. »
      Il convient de rappeler que l’impulsion initiale de la politique coloniale doit beaucoup à Jules Ferry…CQFD

  3. Pangloss dit :

    Pensée magique, peut-être. Avec la carte d’identité, on suit les flèches et au bout, on vous donne le diplôme et le boulot. Oui, peut-être; mais pas seulement.
    Juste un test:
    Des immigrés de seconde génération, il y en a plein la télé et la radio, des Rachid, des Fatima, des Omar et des Mouloud (sans parler de Rachida Dati, de Rama Yade ou de Nadjat Belkacem): quand ils parlent, ils parlent français. ils manifestent par là qu’ils ont fait l’effort de s’intégrer et leurs parents les ont encouragés.
    Les « d’jeuns » qui se plaignent, pourtant nés en France, ont un accent « musulmano-rappeur » par lequel ils manifestent leur différence, leur attachement à leurs racines et leur refus d’intégration.

    • dxdiag2 dit :

      Non, bien entendu ‘ »pas seulement », je ne propose rien d’exhaustif, c’est juste une idée.
      Certains réussissent très bien …et vous remarquerez qu’ ils semblent nous en vouloir assez souvent de ce que leurs  » frères  » n’aient pas tous aussi bien réussi qu’eux.
      Ce qui me frappe c’est le contraste entre le comportement fataliste des vieux immigrés pauvres, et la rancœur, la jalousie, la haine à notre égard de la part des pauvres français enfants d’immigrés pas si pauvres que ça. Ils ont la colère de celui qui recevrait un cadeau vide alors qu’il est invité au pied du sapin et non pas celle de celui qui ne participe pas à la fête.

      Déguiser sa connerie en refus d’intégration, ça peut être parfois une tactique.
      Si on m’inscrivait à Polytechnique j’aurais le choix entre tout rater et constater que je n’ai pas le niveau ou me regrouper avec d’autres nuls pour crier  » nique les maths, vazi comment j’emmerde le système tout pourri ».

  4. Aristide dit :

    C’est très bien vu, comme d’habitude, avec un bémol : à mon avis les enfants d’immigrés n’ont pas été élevés dans l’illusion que tout leur serait donné avec l’identité française, pas par leurs parents en tout cas. En revanche l’idée que célafotedelasociété si on ne réussit pas, que célafoteduracisme si vos désirs ne se réalisent pas, etc. leur a été soigneusement inculquée par les travailleurs sociaux, une partie du corps enseignant, la classe jacassante des médias, les innombrables « militants associatifs » et tutti quanti.
    C’est la créature du docteur Frankenstein : nos vaillants gauchistes ont crée un monstre qui maintenant se retourne contre une partie d’entre eux – ce qui n’est que justice – mais aussi contre nous tous.

    • dxdiag2 dit :

      J’ai quand même l’impression que les immigrés du genre « boat people » ont dit à leurs enfants « maintenant qu’on a réussi à se mettre à l’abri ici, vous n’avez plus qu’à bosser, et que ça saute » pendant que les autres se contentaient d’un  » maintenant qu’on est resté, vous les enfants ça y est, c’est bon, vous êtes sortis de la merde ».
      Si l’erreur venait en premier des gauchistes, tous les genres d’immigrés seraient touchés par le phénomène de « je branle rien et je me plaint quand même de ne pas arriver à grand chose ».
      Quoi qu’il en soit, nos gauchistes jouent au dr Frankenstein, c’est tout à fait certain.

      • Aristide dit :

        Cépafo, mais je répondrais à ça que toutes les populations ne sont pas également sensibles à la culture de l’excuse. Ceux qui sont le moins capables de réussir par manque d’intelligence, ou bien parce que leur milieu familial favorise la paresse intellectuelle et le fatalisme – en gros les afro-maghrébins – sont sans doute plus susceptibles de trouver très persuasives les excuses toutes faites présentées par nos fonctionnaires gauchistes.
        Mais plongé suffisamment longtemps dans un bain d’acide gauchique n’importe quel groupe humain doit finir par se dissoudre, non?

        • dxdiag2 dit :

          Très bien vu ! comme dans cette histoire de « drogué qui rencontre son produit », on a à faire à une population qui rencontre SON bain d’acide gauchiste. 😆

  5. Cretinus Alpestris dit :

    Ben voilà ce qui arrive quand la gauche décide que tout le monde, il est français.

    Alors que non.

    Non, non.

    Je l’ai déjà clamé auparavant sur un autre blog : je ne veux PAS être français !

    Non ! Surtout pas !

    A la limite, si on m’y oblige par des moyens contraignants, peut-être accepterais-je d’être savoyard ou alsacien… mais français… non, pitié !

    Cette manière qu’à la gauche de croire que la citoyenneté française est le top du top de la civilisation moderne et que, par conséquent, il faut convertir la planète entière, c’est d’une hallucinante et d’une profonde goujardise.

    Et je pèse mes mots.

    • Aristide dit :

      C’est bête, moi en ce moment j’aurais assez envie d’être Suisse. Je vous aurais bien proposé un échange standard.
      Vraiment vous êtes sûr?
      Même avec un petit cadeau de bienvenu, genre billet pour les concerts de Johnny ou abonnement aux Inrocks?

      • Cretinus Alpestris dit :

        Ah non, non ! Je n’aimerais surtout pas vous piquer votre place de citoyens français que le moooooonde entier vous envie.

        Je préfère me sacrifier et conserver humblement mon statut de pauvre Suisse, même pas européen, même pas républicain, même pas socialiste, même pas syndiqué, même pas abonné aux Inrocks.

        Laissez moi agoniser dans le caniveau de l’UE. Vous risqueriez de vous salir les mains en voulant me sortir de ce cloaque. Détournez le regard de peur d’être contaminé par cette misère. Fuyez !

        Fuyez !

        Voilà.

        (Ouf… je crois que je l’ai échappé belle…)

  6. grandpas dit :

    Il y quelques années, mon jeune beau-frère me disait ceci:  » Je te donne de l’argent pour que laisse tranquille, pourquoi irais tu travaillé pour la même somme et si tu en désire plus, il te suffit de me montrer les dents en disant je vais te manger (accent cannibale obligatoire), et j’allonge la monnaie. Tu continues jusqu’à plus soif »; le gamin avait l’époque 14 ans. Je crois qu’il est maintenant dans le business et vent des objets TDC*.

    Qui leurs donne l’argent, nos gauchistes associations qui leurs répètent à longueurs de journée:  » Les français sont tous coupables et s’ils ne le savent pas, on leurs reprochera n’importe quoi »; simple résumé mais ô combien réaliste.

    * TDC : Tombés Du Camion.

  7. corine dit :

    Bonjour Dixie et tous les autres, moi ce que je n’apprécie pas du tout chez nos cpf pleurnichards c’est leur manque de dignité , toujours à se plaindre sans rien glander …

  8. mischka dit :

    Merci Dixie pour ce remarquable billet ( et pour tous les autres ! ) sur le fond très exact.

    En écho à celui-ci me revient en mémoire un couplet assez révélateur d’ une chanson de diams qui confirme vos propos :

    « Ma France à moi, elle parle fort,Elle vit à bout de rêve.
    Elle vit en groupe, parle de bled Elle déteste les règles.

    Elle sèche les cours, le plus souvent pour ne rien foutre.
    Le BEP ne permettant pas d’être patron, alors elle se démène et vend de la merde à des
    bourges »

    Bravo pour votre blog.

    • dxdiag2 dit :

      Merci Mischka pour vos encouragements …et pour la citation de Diams (il faudrait que je m’intéresse de plus près à ces « artistes », je crois que je rate une mine).


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